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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:01

Si je vous dis: "15 novembre", que vous vient-il à l'esprit ? En bon Suisse que je suis, ma réponse est évidemment: la bataille de Morgarten en 1315, et à la seule mention de cet événement mythique, j'espère que mes compatriotes mettront la main sur le coeur et iront faire un pèlerinage sur ce lieu fondateur, l'âme haute, le patriotisme gonflé et le sac empli de symboles helvétiques tels le fromage, le chocolat et les fonds juifs en déshérence.

 

Cependant, si je m'adresse à vous ce n'est pas pour vous donner un cours sur l'histoire suisse (spoiler: ce n'est pas hyper excitant, tout du moins comparé à celle d'autres pays plus belliqueux) mais pour reconnaître que le 15 novembre 2013 marque la sortie aux Etats-Unis de la Playstation 4, dernière console issue des usines de Sony et annonciatrice de la 8e génération de consoles. Techniquement, celle-ci a déjà commencé avec la sortie de la Wii U, mais prendre au sérieux la Wii U serait un peu comme prétendre que le créationnisme est une théorie aussi valable que l'évolution: ça fait rire au début mais après on en a juste pitié. Le dernier bébé de la firme de Tokyo débarque sur les marchés une semaine avant sa grande rivale: la Xbox One de Microsoft, qui, elle, fera son entrée le 22 novembre au pays de l'Oncle Sam. Ces deux mastodontes nous promettent évidemment une énième révolution du monde vidéoludique, des heures de bonheur intense et 100 ans de félicité nous menant vers un nouvel âge réminiscent.

 

Et au diable les quelques détracteurs qui prétendent que ces "révolutions" ne sont que des améliorations factices et superficielles ne servant qu'à extorquer encore et toujours plus de deniers aux enfants, aux adultes et aux éternels adolescents. Fi donc de cette petite voix qui assène que de toute manière on va nous ressortir chaque année les mêmes Call of Duty, FIFA, Sims, et autres licences ultra-formatées dont chaque nouvelle itération n'est qu'une constante resaucée des mêmes formules antédiluviennes et débilitantes. Balayons cette dure réalité qui nous ferait penser que la créativité et l'imagination dans les grosses productions sont inexistantes, et que cette soi-disant "nouvelle" génération est mort-née car ce médium que nous aimons tant stagne depuis des années et les avancées graphiques ont atteint leur acmé, et cette culmination met dès lors en lumière le manque crasse de substance profonde des productions modernes, parce qu'après tout merde c'était mieux avant et que nous devrions tous nous repaître de la scène alternative/indépendante et de l'émulation de jours plus heureux où on faisait des bons jeux et pas des merdes commerciales (et comme par hasard, suivant votre âge, cet "âge d'or" risque d'être bien différent, certains ne jureront que par l'ère 16-bit alors que d'autres auront tendance à glorifier la période dominante de la PSone, et les quelques fossiles parmi nous se languiront de l'Arcadie de l'époque 8-bit). A bas ce cynisme, donc, réjouissons-nous mes frères et mes soeurs de l'arrivée de nouveaux messies ludo-numériques grâce à qui nos fantasmes les plus profonds seront enfin réalisables, et si Jenova le veut bien, réalisés. 

 

Au seuil de ce moment historique, revenons ensemble sur les meilleurs jeux que la génération PS3-Xbox 360-Wii nous a apportés. Toutefois, il faut que ces productions soient le fait de nouvelles franchises. Ainsi, malgré le plaisir que j'ai pris à jouer à God of War III, Metal Gear Solid IV ou Grand Theft Auto V (intéressant d'ailleurs cette mode de la numérotation en chiffre romains. Vivement Gears of War MCMXCIX, et non je ne vais pas vous traduire ce nombre, bossez un peu bande de feignasses), ces titres ont leurs racines dans des générations antérieures et ne sont donc pas des hérauts de leurs supports matériels. De même, je ne parlerai pas de la scène indépendante, car elle ne peut pas réellement se considérer à l'aune de la progression des consoles de salon, et je dirais même plus: elle s'en revendique comme l'antithèse. Revenons donc ensemble sur des éléments marquants de la décennie "gamingesque" qui se termine cette année.

 

La "nouveauté" la plus inutile: les QTE


Qu'est-ce qu'un QTE ? Ce n'est pas un acronyme pour "Quotient de Taxonomie Etendue", ou encore "Quel Temps Epouvantable, ma bonne dame", mais pour l'anglicisme: "Quick Time Event". Pour les non-initiés, si l'on peut en trouver des occurrences déjà en 1983, c'est très clairement Shenmue en 1999 qui a réellement cristallisé le concept et le terme, ensuite popularisé notamment par God of War et Resident Evil 4. En quoi consiste le QTE, me direz-vous ? Pourquoi est-ce un problème, me direz-vous ? Y'en a-t-il si souvent, me direz-vous ? T'as vu comment elle s'est habillée cette grognasse, médirez-vous ?

 

Pour faire simple, disons que le QTE est une manière artificielle de rajouter du gameplay dans une scène cinématique. C'est-à-dire que le jeu nous balance une cut-scene, soit une scène de dialogue ou d'action comme au cinéma où le joueur devient spectateur, mais de temps en temps il faut appuyer sur un bouton pour que la scène continue. Imaginez que vous regardez votre film porno favori, et que toutes les 30 secondes vous deviez appuyer sur un bouton de votre télécommande pour que la scène continue (et de la main gauche qui plus est). Est-ce que vous vous sentiriez impliqué ou investi ? Point du tout, ce serait juste vu comme une contrainte inutile. Et bien, malheureusement, ce procédé est légion dans les jeux, pour une raison très simple: la paresse.

 

En effet, avec l'évolution de la puissance graphique des consoles et de la "cinématographisation" des jeux (c'est-à-dire que les jeux deviennent de plus en plus comme des films interactifs), il est devenu beaucoup plus facile de balancer une scène toute faite au joueur et lui faire croire qu'il participe en appuyant de temps en temps sur un bouton choisi au hasard. Ben oui, créer des séquences de gameplay c'est compliqué, et pourquoi s'embêter à tenter de marier l'action de joueur et celle du personnage et établir une vraie interaction quand il suffit d'utiliser des codes du cinéma et tant pis si ce faisant on dénature l'essence même du médium qui nous concerne. Malheureusement, de plus en plus d'éditeurs continuent à prétendre que les QTE sont des vraies "séquences de jeu", et on en arrive à des points ridicules comme dans le récent Tomb Raider où ni plus ni moins que le dernier boss est ENTIEREMENT constitué d'un QTE. Pas d'affrontement épique ou de test de nos capacités, de confrontation cathartique avec notre némésis où notre skill grandissant nous permet de triompher de lui, simplement une vieille scène de baston pré-établie, où de temps en temps on tente de donner l'illusion que le joueur participe.

 

Mini top 5 de mes jeux préférés de la dernière génération


Afin de ne pas continuer sur une note négative et vous faire déprimer et subséquemment vous enfermer dans votre chambre en écoutant du Linkin Park en laissant pousser vos cheveux et hurler contre ce monde pourri qui décidément ne vous comprend pas, je vais vous donner un panel de mes meilleures expériences vidéoludiques (tout en respectant les critères de sélection susmentionnés, soit uniquement des franchises originales, et sans compter la scène indépendante ou exclusive au PC) tirées de la ludothèque des consoles qui bientôt tireront leur révérence.

 

5. The Last of Us: ce jeu a été élu "meilleur jeu de la génération" par Gamekult. Sans être aussi dithyrambique, je ne peux que reconnaître que le dernier né des studios Naughty Dog (créateurs des excellents Crash Bandicoot, Jak & Daxter et plus récemment Uncharted) est un sacré tour de force. Par son scénario mature (et "mature" dans le vrai sens du terme, pas juste synonyme de "plein de sang et de sexe" comme les développeurs se méprennent à penser habituellement), son ambiance incroyablement immersive et ses personnages mémorables (dignes d'un roman de Cormack McCarthy, et si j'étais méchant je dirais carrément "complètement repompés"), le jeu a laissé une empreinte très forte et se pose réellement comme une oeuvre unique en son genre. Toutefois, il faut admettre que niveau gameplay, on est loin de la perfection, et ces problèmes de maniabilité et de game design brisant cette sacro-sainte immersion (comme l'intelligence artificielle d'Ellie) m'ont personnellement empêché de lui faire dépasser le stade, ô combien honorable, de "très très bon jeu".

 

4. Mass Effect 2: paradoxalement, celui-ci a encore plus de défauts de gameplay que The Last of Us, mais pourtant je le place plus haut dans mon classement. En effet, c'est la profondeur et l'étendue de l'univers du jeu, la musique mythie, la dureté de certains choix à faire, les personnages (ah Garrus...) et situations (ah la dernière mission...) mémorables ainsi que la forte relation qui se crée entre le joueur et son équipage qui m'ont conquis. Quand j'ai terminé le jeu, j'avais vraiment l'impression de quitter des amis et ce sentiment de "vide" qui suit l'expérience d'une épopée intense est entre autres la marque de l'étendue émotionnelle de ce qu'on a vécu.

 

3. Assassin's Creed II: pourquoi ce jeu ? La réponse en un mot: renaissanceitalienne (en fait j'aurais peut-être dû proposer deux mots). Oui, simplement ça. Le jeu est trop facile, buggué jusqu'à la moëlle, pas très bien rythmé (notamment les fameux passages dans le futur qui sont lamentables) et aux mécaniques de gameplay boiteuses. Toutefois, tout cela prend la direction des oubliettes (et ça paie bien ça, directeur des oubliettes ?) quand on est en train de courir et sauter de toit en toit dans la Venise du XVe siècle. Le seul exercice herculéen de reconstitution d'une époque aussi riche que la Renaissance a titillé les quelques bribes éparses de mon intérêt pour l'Histoire (avec une grande hache), et j'ai été stupéfait par la qualité de la documentation et du travail fourni. C'est à mon sens un des rares exemples de "jeu vidéo historique" comme on en voit pas assez, et j'espère que tout comme son équivalent littéraire ou cinématographique, ce concept s'améliorera avec le temps. Attention, le jeu n'est pas un cours d'histoire, et la véracité historique est évidemment mise de côté pour servir l'univers diégétique, il ne faut pas croire que le contexte est le but. Assassin's Creed II ne va pas vous apprendre quelque chose (quoique), mais justement se servir de votre connaissance pour étayer son propos. De plus, le sentiment d'exaltation qui couronne l'ascension d'un campanule pour trôner humblement en contemplant la ville se dessinant sous nos yeux est quelque chose qu'il faut vraiment vivre pour comprendre. En parallèle, le jeu se dote d'une de mes bande-sons préférées toutes générations confondues, ça aide certainement.

 

2 Portal 2: eh, vous ne vous attendiez pas à ne pas trouver Portal dans cette liste tout de même ? Le titre de Valve se paie le luxe d'être considéré comme le "meilleur jeu de tous les temps" par Gamesradar, et a reçu un nombre de distinctions et de prix long comme le bras d'un monstre tentaculaire japonais. Comment décrire ce jeu pour quelqu'un qui ne l'a pas fait ? Avec des mots, certainement. Imaginez un scénario imaginé par George Orwell et Aldous Huxley, écrit par Greg Costikyan et mis en scène par les Monty Python. Ce jeu est devenu si culte qu'il est simplement impossible de lui rendre hommage. Tout ce que je peux dire c'est: si vous n'avez jamais fait Portal et sa suite, j'an franchement de la peine pour vous. Ah et en fin(e) observateur(trice) que vous êtes(héros), vous aurez remarqué que j'ai mis le deuxième opus dans ma liste. En effet, même si l'effet de nouveauté s'était estompé vu qu'il s'agit d'une suite, c'est clairement un meilleur jeu, simplement qu'il souffre d'être le second d'une lignée et donc est très difficile à prendre en compte pour lui-même.

 

1. Bioshock & Bioshock Infinite: mea culpa, je n'ai pas pu trancher entre les deux. Pour sûr, dans Bioshock, on a la ville de Rapture, dystopie dénaturée dérangement décadente, emplie d'habitants mémorables comme les Splicers ou les Big Daddy, à l'ambiance si forte qu'elle vous happe et vous tient prisionnier plus fortement qu'un prêtre dans une cour de récréation, et surtout, le fameux "would you kindly ?", un twist si bien construit et tellement meta qu'il est littéralement impossible de lui faire honneur (et je dis littéralement "littéralement", c'est-à-dire que les mots ne suffisent pas, il faut impérativement y avoir joué pour pouvoir ne serait-ce que comprendre ce dont il s'agit). Objectivement, c'est probablement un meilleur jeu que sa suite, Bioshock Infinite (et oui, je sais qu'il existe un Bioshock 2, mais je ne le compte pas. C'est juste une redite, voire un remake, et non une suite). Toutefois, la fin d'Infinite m'a laissé un tel sentiment de vide émotionnel et de tristesse de quitter Elizabeth que je ne ne peux honnêtement prétendre que je ne l'ai pas au moins autant aimé que le premier. De par sa fin époustouflante, sa musique exceptionnelle et son univers immersif, Bioshock Infinite est plus qu'un jeu, c'est une expérience pour l'âme dont vous ne sortirez pas indemne. Minimum.

 

Le sujet épineux des DLC


Avec l'avénement des consoles connectées à internet, on a vu apparaître le concept de DLC ou "downloadable content". L'idée est simple: ce sont des ajouts, payants, qui débarquent simultanément ou peu après la sortie du jeu lui-même. Cela peut être des nouvelles séquences (nouvelles missions, nouveaux scénarios, nouveaux veaux, etc.) ou des améliorations cosmétiques (costumes, palettes de couleurs, teintes d'arc-en-ciel pour votre poney, etc.). Pourquoi est-ce un problème ? D'un côté, les pro-dlc avancent que personne ne nous force à sortir le porte-monnaie pour se les procurer, et que pour ceux qui ont envie de prolonger l'expérience d'un jeu, ils sont bien contents de pouvoir en profiter. De l'autre, les anti-dlc sont eux marris de voir qu'on leur demande de payer pour quelque chose qui devrait être inclus de base dans le jeu et non utilisé pour artificiellement gonfler une durée de vie à force de piècette sonnantes et trébuchantes.

 

Pour ma part je suis un peu entre les deux. En soi, dès lors qu'un jeu existe déjà, si les développeurs décident de rajouter du contenu, je n'ai pas de souci, et je considère normal de les rémunérer pour du travail additionnel. Ainsi, les DLC ne deviennent qu'un synonyme pour "mini add-on" et je ne vois pas pourquoi je pesterais contre. Le meilleur exemple réside dans les costumes alternatifs pour des personnages d'un jeu de combat par exemple. Si j'ai envie de payer 5.- pour que Ryu troque son kimono pour un joli tutu rose bonbon, c'est mon choix et cela n'affecte aucunement l'équilibre du jeu, simplement ma propre appréciation esthétique.

 

Toutefois, je rejoins la foule et j'empoigne aussi ma fourche et ma torche lorsque les DLC sont conçus en amont de la sortie d'un jeu. En effet, cela veut dire qu'avant même de finir un produit, on dédie des ressources et des esprits créatifs à l'extension dudit produit, et cela péjore par essence même la qualité du jeu lors qu'il sort dans le bacs. On a donc mobilisé des équipes participant à la création d'un produit artistique, mais on prive le produit d'une partie de ses composants uniquement pour des raisons commerciales, desservant ainsi des éléments qui auraient pu être présents dans le jeu, mais qui ne verront pas le jour car leurs potentiels créateurs étaient occupé à prévoir un DLC. Malheureusement, c'est cette idéologie qui semble primer aujourd'hui chez les développeurs et éditeurs, et j'en suis le premier à verser des larmes de crocodile récemment célibataire qui vient de se cogner l'orteil sur une brique de lego.

 

"Le jeu vidéo c'était mieux avant"


Non.

 

"Call of Duty est l'apophtegme de la déchéance vidéoludique"


Non plus.

 

"La créativité est morte"


Toujours pas.

 

"Hier j'ai mangé une pomme"


C'est INADMETTABLE.

 

Alors, la next-gen, faut-il s'en réjouir ?


Honnêtement ? Je répondrais: "moui". Ce n'est certainement pas une "révolution" comme l'a pu être le passage du format cartouche au format CD, c'est simplement une "continuation" du jeu vidéo tel qu'il existe aujourd'hui. De toute manière, si gros changement il y aura, vous pouvez être certain d'une chose: on ne le verra pas venir, un peu comme un poivron sournoisement caché dans une appétissante mousse au chocolat. Pour le moment, nous n'avons aucune idée du réel potentiel des nouvelles consoles, donc ne tombons pas dans le piège de la réprimande facile sans substance. Certes, il faut savoir prendre du recul face aux promesses mirobolantes des éditeurs, mais de toute manière si vous êtes du genre à gober tout ce que vous entendez (ou que vous lisez par exemple dans des blogs sur internet), vous méritez que l'on vous exploite.

 

De toute manière, il est superflu de tenter de contester le mouvement perpétuel, qu'il soit vers l'avant ou non, du monde vidéoludique. Si vous tenez à rester accroché aux codes d'une autre époque, bien heureusement l'avénement de la scène indépendante  et du crowdfunding a permis l'arrivée à votre portée de tout un florilège de jeux qui sauront vous combler et vous rendre plus heureux qu'un bon chocolat chaud avec des biscuits préparé par votre maman un froid jour d'hiver et servi devant un bon feu de bois crépitant et vous faisant ignorer Eole hululant vainement à l'extérieur. Bien sûr on se sent "dépossédé" devant la démocratisation d'un loisir qui autrefois était l'apange d'une foule se prétendant élite et infructueusement conservatrice et réfactaire à l'idée que "les gens" puissent eux aussi s'adonner à ces plaisirs que l'on aurait préféré exclusifs. Malheureusement, ou heureusement, la Wii et la DS sont passées par là, et aujourd'hui les jeux ne sont plus seulement conçus pour le public masculin hétérosexuel entre l'adolescence et la trentaine, mais également pour votre petite soeur voire même votre grand-maman.

 

Comme toujours, ce seront les jeux qui détermineront de la qualité de la PS4 et la Xbox One. Et comme toujours, je suis sûr que certains développeurs sauront transcender ces pseudo-nouvelles plate-formes pour proposer à nous, joueurs, des oeuvres qui nous feront continuer à aimer ce medium et sauront nous rappeler pourquoi le jeu vidéo est unique en son genre, et propose des expériences impossible à émuler.

 

Et toi alors tu vas acheter une PS4 ou une Xbox One ?

 

Moi je m'en fous j'ai un bon PC.

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