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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 08:57

Voilà, l'été est (presque) officiellement terminé. On range les maillots de bain (qui semblent rétrécir d'année en année), on remet les ventilateurs à la cave (ça tiendra compagnie aux esclaves) et on sort les gros pull et les moufles, car, comme le dirait si bien Dumbledore: "Winter is coming to rule them all, Luke". Sachant que l'automne cinématographique approche, aussi connu comme "faisons du remplissage après les blockbusters de l'été et avant les hits de noël", je pensais qu'il serait bienvenu de faire un petit retour en arrière pour s'attarder sur les grosses productions de cet été. J'avais publié mes préavis sur certains, et je m'étais surpris à espérer que tous ne seraient pas des coquilles vides (comme dirait le pêcheur de perle sri lankais de 12 ans qui tente de nourrir toute sa famille en travaillant comme pêcheur et comme garçon de cuisine, soit comme plongeur et comme plongeur, dans la mer et dans l'amer).

 

Iron Man 3

 

Franchement, j’étais déçu (oui oui, déçu par Iron Man, c’est possible, après tout on ne peut pas toujours réussir dans ses grands projets, demandez à Hitler). Déjà le film partait avec la lourde tâche d’être la première production Marvel à suivre le monstre qu’était The Avengers. Difficile donc pour lui d’éviter la comparaison, c’est un peu comme si vous sortiez avec l’ex de Rocco Siffredi. Malgré tous les efforts que vous pourriez y mettre et la meilleure volonté du monde, vous sauriez toujours que vous ne jouez pas dans la même catégorie (et oui, on est à peine au début de l’article et j’ai déjà casé une blague qui implique un pénis. On est subtil ou on ne l’est pas. De plus, ça change des blagues sur les prêtres non ? Voyez-vous, tout comme eux, je cherche élargir le cercle de mes plus jeunes fidèles). Ainsi, en regardant le film, tout le monde s’est posé les mêmes questions du genre : « Mais pourquoi il appelle pas Hulk pour régler le problème en 10 secondes ? » ou « Et pendant ce temps Nick Fury il fait quoi ? » ou encore « Quelle était la capitale du Burkina Fasso durant la guerre de la Bande d'Agacher en 1985 ? » (la réponse est Ouagadougou). Toutefois, ce ne sont honnêtement pas des critiques honnêtes que l’on peut honnêtement faire au film honnête sans être malhonnête (toi aussi, participe au concours : trouve le mot que je répète de manière excessive dans cette dernière phrase. Tu as réussi ? Bravo ! La réponse était effectivement « réfrigérateur ». N’oublie pas d’envoyer un mail à concours@noncecinestpasunpretextepourvendrevotreadresseetvousenvoyerduspampromisjurezmabonnedame.com pour gagner un de nos super prix). En effet, ce genre de problème (les incohérences interfilmiques, donc, suivez un peu, et n'allez pas me dire qu'on a du mal à lire mon texte à cause de la surenchère de parenthèse) peut s’appliquer à n’importe quel films (C.F. « mé pourkwa il von pa sur lé zègles pr jeT l’ano MDR LOL ? ») et il faut savoir aborder une œuvre cinématographique indépendante en la jugeant comme telle, et non en la jugeant comme un tracteur. Ben oui, ça serait vache.


Ce gros préambule (avant de mourir je veux traiter quelqu’un de « gros préambule » un jour, tiens. Même si c’est sur mon lit de mort. Et ça aura la classe comme dernière phrase à appondre sur ma tombe) étant derrière nous, quel(s) étai(en)t le(s) problème(s) du(s) film(s) ?(s) Sans entrer dans une analyse poussée, je dirais qu’il souffre d’un problème de contexte malgré tout. Qu’on soit d’accord, si ce film avait été la première adaptation cinématographique d’Iron Man à sortir sur grand écran, j’aurais au moins été aussi excité qu’un Syrien trouvant un masque à gaz dans une débarras, et j’aurais crié ma joie sur les toits (enfin pour autant que je trouve une bonne échelle, sinon j’aurais crié dans les caves, ça aurait eu moins d’impact, mais j’aurais clairement eu plus de succès auprès des clubs SM). Toutefois, après deux films Iron Man et, surtout, une trilogie de films sur Batman qui nous ont donné notre dose de superhéros dépressif, Iron Man 3 était un peu comme le cheveu dans la soupe à la réunion internationale des chauves et cancéreux. Oui, c’est intéressant d’explorer la thématique de la chute du héros, des conséquences traumatisantes de son choix de carrière et du chemin qu’il doit faire pour reconquérir sa propre identité. Toutefois, à ce stade ce n’est même plus du « vu et revu », là c’est carrément du « enregistré sur dvd, mis en fond d’écran, diffusé en boucle au travail, écouté dans la voiture en revenant et mis en tableau au plafond pour qu’on le voit en s’endormant ». De plus, la performance de Robert Downey Jr., pour tout efficace qu’elle soit, commence gentiment à lasser. Et malheureusement, la tentative de « darkification » (soit le fait de rendre plus daaaaaaaaaark et lui faire pousser les cheveux et écouter du Linkin Park) a environ autant de crédibilité qu’un étudiant en lettres qui dirait être débordé de travail.


Je suis conscient que j’ai statué en introduction qu’il fallait juger le film pour lui-même, et comme je l’ai dit, en soi c’est très loin d’être une mauvaise production. Simplement, le fait est que c’est le troisième d’une série, et il laisse indubitablement un arrière-goût d’insatisfaction (insérer une comparaison sexuelle bien grasse ici) induite entre autres par les attentes peut-être trop hautes placées en lui. Et encore, je n’ai même pas abordé le sujet du Mandarin, qui est traditionnellement le némésis d’Iron Man, mais qui là est tellement tourné en ridicule et devient tellement pathétique qu’il pourrait servir d’orateur à une réunion de la jeunesse UDC. De toute manière, c’est un problème récurrent dans les Iron Man que les films ne savent pas produire des méchants charismatiques, donc en ce sens on ne peut leur reprocher d’être incohérents dans la médiocrité « vilainesque », mais il y avait quand même beaucoup de potentiel et tout cela est tombé à l'eau (comme votre rêve de laisser votre marque sur terre alors que vous allez sombrer dans l'oubli et mourir seul(e) et abandonné(e) de tous).


Star Trek: Into Darkness


Avez-vous vu Star Trek II : the Wrath of Khan ? Non ? Mais qu’est-ce que vous faisiez dans votre jeunesse, des trucs inutiles comme draguer ou avoir une vie sociale, plutôt que de regarder des films de science-fiction du siècle dernier ? Honte sur vous ! Pour résumer le film en trois mots : « c’est l’histoire de… » (… ben oui c’est pas facile de synthétiser en trois mots, vous vous croyez où ? A une keynote Apple ?) Considéré comme le meilleur film de l’entier de la saga Star Trek, le film date de 1982 et, en plus d’être vraiment une référence dans le domaine de la SF, est à l’origine d’un meme moult populaire sur internet. Le fameux « KHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ».


En l’état, Star Trek : Into Darkness essaie de remettre l’original au goût du jour, avec un succès disons... mitigé (faire du neuf avec du vieux est toujours un pari risqué et d'un goût discutable, regardez les hipsters). Comme pour le Star Trek de 2009, votre appréciation du film dépend directement de votre connaissance de l’univers Star Trek en général. Majoritairement, les « trekkies » ont abhorré Into Darkness, et même les rares qui avaient aimé le précédent ont ici jeté l’éponge et rejoint la horde de fans en colère pleurant le massacre de leur licence bien-aimée. En revanche, les nouveaux-venus semblent plutôt conquis, et lorsque les personnages et le respect de l’univers se font violer en place publique, l’ignorance du matériau de base permet à ce nouveau public de détourner le regard en étant insensible au crime ayant lieu sous leurs yeux (aussi appelé: "technique de l'ONU").


Dans cet horizon, vous vous demandez donc : où est-ce que je me situe ? En ce moment, aux coordonnées GPS 46.512838,6.621641 (allez sur google maps si vous ne me croyez pas). Quant au film, je dirais que je suis mi-figue transgénique mi-raisin bio. Ma connaissance superficielle de Star Trek me permet de comprendre les hommages/références/plagiats/massacres/tricératops vis-à-vis de Wrath of Khan, mais ma tolérance de public moderne me permet tout de même de faire l’impasse sur beaucoup de choses et d’apprécier cette nouvelle itération. Si le film a un gros problème, c’est qu’il est bordélique au possible (encore pire que la syntaxe dans mes phrases). Tant en termes de réalisation (LENS FLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARE) que de script ou de narration globale, ce film ressemble un peu à une reproduction d’un tableau du Caravage faite par votre neveu de 6 mois avec des crayons de couleurs : on sent qu’il y a une bonne volonté et on voit ce qu’il essaie de faire, mais on se retrouve quand même avec un foutoir géant et au final on passe plus de temps à essuyer le vomi qu’à profiter de la production.


Disons-le clairement : 90% de l’intérêt du film réside dans Benedict Cumberbatch (et je pense que beaucoup de femmes seraient intéressées à ce que Cumberbatch réside en elles), et un petit peu Zachary Quinto et Simon Pegg. Tous les autres personnages sont plus fades que mon rêve d’enfant d’être comptable aux impôts. Et malheureusement, cela inclut le personnage principal, le capitaine Kirk. Et comme disait ma grand-maman sur son lit de mort : « argghghrhgrhghrgrhghllhblblblblblblblbl ». Autrement dit, quand le soi-disant héros du film est celui auquel on s’intéresse le moins, il y a un problème. De plus, même si le personnage de Cumberbatch crève l’écran , il manque terriblement d’identité. Il passe de méchant cliché à gentil cliché puis re à méchant cliché et on a l’impression que les scénaristes ont juste tenté de faire un amas brouillon de motivations pour lui donner une personnalité. Mais trop de choucroute tue la choucroute et plutôt que d’être complexe ou profond, le personnage, tout comme le film, en devient juste incohérent et confus sans raison.


Au final donc, si le film n’est pas un chef d’œuvre, je mentirais si je disais que je ne l’avais pas apprécié. Et mentir c’est pas bien.


Kick Ass 2


Celui-ci est relativement simple : c’est comme le premier film, en moins bien. Donc toujours agréable, mais de par l’absence de surprise, on n’en ressort pas profondément transcendé dans tous nos chakras.


Ce qui fonctionne est toujours pareil : l’humour, les personnages hauts en couleur, la violence si extrême qu’elle en est hilarante, et, surtout Chloe Moretz en Hit-Girl, toujours aussi remarquable. Toutefois, des problèmes ressortent inévitablement. Par exemple, la musique qui était tellement grandiose dans le premier est ici complètement sous-exploitée. Si l’on exclut une utilisation mémorable du thème de Tetris (oui vous avez bien lu, mais j'imagine que vous saviez déjà que"Korobeiniki" n'était pas une création de Nintendo, et si vous n'étiez pas au courant, ben euh... vous feriez un mauvais conduit électrique), aucune piste de la bande-son ne marque les esprits. Et une B.O. morne c’est un peu comme violer un cadavre : c’est fun, mais ça aurait clairement pu être plus excitant avec un peu plus de vie. De plus, le scénario est nettement plus convenu, là où le premier savait souvent être surprenant. Enfin, la performance de Jim Carrey est fun, mais à des années lumières de Nicholas Cage en Big Daddy (en même temps c'est difficile de passer après Cage, le nouvel acteur pourrait se sentir un peu... emprisonné).


En bref, ce film est un peu la version « série B » de Kick Ass. Et comme justement le dirait ce cher N. Cage au sujet des séries B: « not the B’s ».


Pacific Rim


Malgré mes doutes initiaux, Pacific Rim était pas si fic… pacifique… passe y fit que… roh et puis merde trouvez le jeu de mots vous-même, j’en ai marre de tout faire aussi.


Eh oui, bien heureusement, le dernier film de Guillermo del Toro n’a pas déçu. Pour rappel, il s’agit de l’histoire de… non on s’en fout de l’histoire en fait, ce qui compte c’est que y’a des gros extraterrestres qui envahissent la terre et que l’humanité réagit en construisant des robots géants pour leur péter la gueule. Ces monstres de l’espace s’appellent les « Kaiju », et donc ils apparaissent dans l’océan pacifique, soit dans l’eau. On peut donc dire que ce film… jette un Kaiju dans la mare.


Cette blague vaseuse est bien tombée à l’eau malgré le flot de mots céants (… océan… non ? … bon tant pis). Coagulant soie cela ne change rien au fait que Pacific Rim est de loin mon film préféré de cet été. Il possède une honnêteté et un savoir-faire dans sa propre démesure puérile qui le rend tout simplement irrésistible. Ce film est un peu comme manger un bonne fondue bourguignonne : ce n’est pas intellectuel, ce n’est pas bon pour la santé, on pue en ressortant, et ça fait grossir, mais dieu que c’est agréable (marrant, cette description s’applique aussi à la conception d’un enfant. L’avantage c’est que Pacific Rim ne vous oblige pas à vous en occuper pour le reste de votre vie, ou alors votre attirance pour le cinéma est relativement malsaine).


En fait, il vous suffit de regarder le trailer pour savoir si vous allez aimer le film ou pas. Si la prémisse vous botte, vous ne serez pas déçu. Heureusement, là où Pacific Rim brille comme au soleil comme le crâne d’un cancéreux dans le désert, c’est dans son exécution (du film, pas du cancéreux). De la réalisation à la musique, en passant par l’esthétique et le design, en passant par le montage et (surtout) un sound design de génie, en passant par l’utilisation assumée de codes esthétiques empruntés notamment aux anime japonais, en passant par le caractère globalisant de l’intrigue, en passant par la Lorraine avec mes sabots, tout est simplement peaufiné à l’extrême. Expliquer pourquoi ce film fonctionne c’est un peu comme expliquer pourquoi un gâteau au chocolat est délicieux. C’est juste le cas et tant pis pour ceux qui n’en profiteront pas.


Man of Steel


Comme je l’avais dit dans un autre article : Man of Steel était pour moi la plus grosse attente de l’année. Et bien, devinez quoi, de façon aussi surprenante et prévisible que le résultat des votations tenant à l’armée en Suisse, ça a surtout été ma plus grosse déception. C’est comme si vous rencontriez Scarlett Johansson, qu’elle vous amenait dans sa chambre, et qu’au moment de passer à l’action vous découvrez qu’en fait c’est un vieux transsexuel roumain de 57 ans qui a envie de jouer avec vous à « je te fist, tu me fist, par la barbichette » et qu’en plus il a ramené son pote Stanislas, 2m10, 150kg, et que le nom Man of Steel est son ancien nom d’acteur porno, et vous êtes sur le point de déguster sa grosse barre d’acier. Dans les deux cas, malgré que la marchandise était sacrément bien présentée et on vous a vendu un produit, lorsque vous ressortez de la séance c’est votre cul qui fait mal et vos espoirs qui sont réduits à néant (et quand je dis néant, c’est néant).


Je pourrais entrer dans les détails (je pourrais entrer dans votre maison aussi, mais chut), mais Bob ‘Moviebob’ Chipman l’a déjà fait mieux que moi, donc je vous laisser découvrir son avis : The Big Letdown.


Je partage grandement son opinion, et il est indéniable qu’il est difficile de savoir si le film est réellement « mauvais » ou juste « terriblement décevant, considérant l’équipe en charge et le potentiel ». Toutefois, j’ai envie de prendre le parti de la première supposition, et d’affirmer qu’en fait Man of Steel é tro nul koi lol. Le scénario est inutilement compliqué, les acteurs ont l’air plus endormi qu’un dictateur africain durant un discours d’une ONG, Superman est aussi proche de l’esprit de Superman que moi je suis créationniste (même si j’ai toujours aimé l’idée d’avoir Jésus contemporain des dinosaures. J’imagine toujours la réunion des illustrateurs religieux qui se seraient dit "ok les mecs, les images de la bible c’est bien joli et tout, mais vous savez ce qu’il manque ?... DES TYRANNOSAURES !!!°§111§ !!§1§1§1§ !"), et la mise en scène en générale est aussi limpide et fluide qu’un cours d’algèbre linéaire enseigné par un muet manchot malgache minutieusement mercantile (toi aussi, compense ton manque d’imagination par une utilisation abusive de l’allitération, garantie satisfait ou va te faire foutre.).


Dans tous les cas, l’annonce du futur « Batman VS Superman » provoque des réactions mitigées en moi (un peu comme un étron géant laissé par un dinosaure, ça a un fond qui déchire mais concrètement c’est surtout un sacré paquet de merde). Sachant qu’un reproche majeur à Man of Steel était son ambiance trop morose, je ne pense pas que THE GODDAMN BATMAN sera forcément la meilleure manière de le rendre plus coloré (on risque plutôt de tomber dans les nuances de gris, en nombre, disons une cinquantaine).

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